HELVETIA
- Sylvain Ubersfeld
- il y a 5 jours
- 14 min de lecture

Je dois te dire un truc qui m’a toujours intrigué….et qui m’intrigue encore vingt cinq ans après que mon père s’en soit allé , sans arme et sans bagage, sans prendre un train de nuit pour Thun, Spiez, ou bien Schwytz…
Je n’ai jamais compris comment, à l’origine, s’était créé cette étrange relation entre mon père, et la Suisse. En toute logique, il aurait dû exister chez lui , des souvenirs d’enfance au pays des helvètes, un oncle, une tante, une mère, qui aurait grandi à Bern, Zurich, Lausanne ou même à Näefels, au bout du canton de Glaris. Avait-il eu une « douce amie » qui l’aurait initié à l’Helvétie ? Aurait-il secrètement fui Paris, pris un train de nuit, pour aller se réveiller du côté d’Interlaken, puis changer de train pour rejoindre Zweisimen , puis Lenk ? Aurait-il eu une autre vie dans laquelle il était berger en haut du Männlichen avant que le téléphérique ne trace une ligne de pylônes sur le côté de la montagne ? ou cheminot du train à crémaillère, qui grimpait vers la Petite Scheidegg (1) depuis 1893 ? Je ne m’étais jamais posé la question, tant il est vrai que je n’avais pas l’âge de m’interroger. Je n’avais jamais posé la question non plus à mon père, puisque pour moi, cette relation avait toujours existé, depuis aussi longtemps que je m’en souvenais, à tel point que parler de la Suisse faisait partie, chez nous, des sujets autorisés, au cours des repas en famille. Mon père, que la langue Allemande hérissait quelque peu, pour des raisons bien compréhensibles, adoucissait son discours linguistique en précisant que le Switzerdeutsch,(2) c’était quand même plus agréable à entendre. Il précisait alors sa pensée en disant : ils chantent… ! Il vouait une passion au pays de Guillaume Tell , au Franc Suisse, et à Niklaus Riggenbach(3) qui, pourtant, était né en Alsace, mais avait, dans l’esprit de mon père, le grand mérite d’avoir terminé sa vie à Olten, avec derrière lui un long parcours d’ingénierie au service de la vapeur, et des chemins de fer à crémaillère, deux sujets qui fascinaient mon ingénieur de père.
Je n’avais jamais vu de télésiège (3). Je n’avais jamais vu une lumière aussi aveuglante, celle de la réflexion du soleil sur la neige. Chez « nous », cela n’existait pas. La neige, quand rarement elle tombait sur mon royaume de la rue Alphonse Daudet, dans le quartier du Petit-Montrouge, fondait immédiatement en touchant le sol, ou bien , rarement, quand elle tenait au sol, pour cause d’hiver un peu plus froid, se transformait en une sorte de soupe consistante, mais grise. Il n’y avait aucune place pour le rêve, alors qu’ici, à Lenk, je pouvais commencer à me laisser partir dans des dérives imaginaires. Et puis, il y avait le goût de la neige, ce goût à nul autre pareil….le goût d’un moment d’exception, qu’on espérait durer le plus longtemps possible. Laisser la neige te fondre dans la bouche, était un de ces plaisirs dont j’ignorais, jusque-là, l’existence.
Lenk…..un petit village du Simmenthal, pas très loin de Zweissimen. Je ne sais pas comment mon père avait découvert cet endroit magique. C’était bien avant le tourisme de masse, quand prendre le train de nuit restait autant une aventure, qu’une expédition qui devait être préparée avec intelligence et organisation. Il fallait prendre le train jusqu’à Interlaken, que l’on découvrait au bout de la nuit, une gare « internationale » où arrivaient les privilégiés qui partaient en séjour d’hiver, pendant quelques semaines, ou quelques mois. Mon père avait tout prévu, les correspondances, les heures de départ, celles d’arrivée. Il avait demandé au conducteur de la voiture-lit de nous réveiller trente minutes avant l’entrée en gare.
Encore ensommeillés, nous avions écarté le store du compartiment , et découvert des montagnes comme nous n’avions jamais vu. Il y avait eu ensuite le tortillard vers Zweisimmen, et encore un changement pour atteindre Lenk. Alors qu’en France, beaucoup de convois ferroviaires étaient tractés par des machines à vapeur, qui me terrorisaient, dans cet autre pays qu’était la Suisse, des machines électriques, propres, et peintes d’un marron de bon aloi, menaient sur les rails des convois peints en vert. Le premier souvenir est celui de mon étonnement devant le marquage des voitures de chemin de fer. CFF SBB FFS….un curieux assemblage de lettres qui n’évoquait en rien les quatre lettres de la compagnie nationale des chemins de fer Français. Nous n’étions plus chez nous, il est vrai, et le personnel de la gare d’Interlaken portait de curieux couvre-chef qui rappelaient un peu les képis des militaires. Ils portaient chemise blanche, cravate et uniforme sombre. Le chef de gare été coiffé d’ une sorte de casquette-képi de couleur rouge. Les trains arrivant et partant de la grande gare, semblaient glisser sur les voies, avec un minimum de bruit. Mon père était admiratif. Lui qui avait la critique facile quand il s’agissait de la France, avait déjà dans le sang cette attachement profond pour ce pays « organisé » dans lequel les trains étaient « presque silencieux », et surtout toujours à l’heure. Il y avait dans son regard une sorte de lueur, une lumière vive que je ne connaissais pas, une espèce d’excitation qui ne disait pas son nom, et à laquelle ma mère n’aurait jamais prêté attention. Mon père gardait les mains libres. Il ne lui serait jamais venu à l’idée de tenir la main de l’un de nous. On ne touche pas à un dieu alors, nous lui laissions le rôle du guide et nous nous serrions près de notre mère, et de la gouvernante, une gentille nounou qui était déjà rompue aux déplacements de vacances avec armes et bagages.
L’Hôtel Kreuz (4) était une sorte de grand chalet de montagne tenu par une certain Madame Tritten une suissesse bienveillante, qui avait accepté de recevoir dans son hôtel trois petits Français dont l’éducation était loin d’être terminée, en dépit des efforts des parents, et de la dite nounou qui voyageait avec eux. Chaque soir, au moment du coucher, alors que le lit en bois avait été entièrement refait comme par magie, je trouvais, nous trouvions, une énorme pièce en chocolat, entourée d’un emballage fin en papier argenté ou doré. La magie continuait, le lendemain matin, après le réveil, avec un petit déjeuner à base de chocolat chaud crémeux, et de petits pains. Il régnait dans l’hôtel une bonne odeur de friture, une odeur qui faisait du bien à l’âme, une odeur rassurante de foyer bien tenu. Avant de sortir de l’hôtel, il fallait passer par le « ski iraum » (5) pour collecter nos skis de débutants, des skis en bois, dont les fixations étaient, pour le moins, primitives, bien qu’adaptées à notre ignorance des sports de glisse. La couche de neige autour du chalet était plus haute que moi. Pas très loin de l’hôtel Kreuz, que mon père appelait « Chez Madame Tritten » se trouvait une église blanche, avec un simple clocher. Cette église n’avait rien à voir, ni avec la « grande église » de la place d’Alesia, ni avec le couvent des Franciscains, où ma mère allait honorer un certain François d’Assise, qui s’appelait en fait Giovanni di Pietro Bernardone. Je m’étais émerveillé devant la simplicité de l’édifice, ma mère avait dit que c’était une église pour « protestants ». J’avais alors conçu, pour ces « protestants », une certaine admiration pour avoir choisi un petit village sympathique comme Lenk, dans lequel régnait apparemment un grand calme sur fond de bonnes odeurs de feu de bois venue on ne savait d’où. Inutile de dire bien sûr que ni Calvin, ni Luther, ni la Saint Barthélémy ne faisaient encore partie de mon patrimoine éducatif, alors que je venais de me faire exclure d’une école « pour gens bien » du sixième arrondissement. Avions nous marché ? ou bien pris une navette ?
Je me souviens être arrivé dans une sorte de grand hangar qui résonnait d’un bruit continu, le ronronnement fort d’un moteur. Fixée au plafond de l’endroit, une énorme roue qui tournait, soutenait un impressionnant câble en acier. Sur un côté de cette étrange mécanique, que je ne connaissais pas, plusieurs petites nacelles, à deux places, attendaient le client. Alors, guidé par un employé barbu, fumant une pipe en corne, j’avais suivi ma mère, me hissant sur la nacelle. L’homme avait délicatement déposé sur nos genoux une méchante couverture, puis tiré sur une manette. La nacelle avait glissé doucement en direction du câble, et en quelques mètres, nous nous étions envolés vers le sommet du Betelberg, le haut d’une montagne qui surplombait la vallée de la Simme, la petite rivière qui coulait dans la région (6) . Je ne le savais pas encore, mais cette rencontre du « quatrième type » laisserait un tel souvenir qu’à soixante quatorze ans, je me souviens encore du bruit assourdissant de l’incroyable mécanique, et de la sensation de chaleur qui avait entouré mes jambes, alors qu’en route vers le haut de la montagne, les choucas volant à nos côtés, j’avais l’impression d’avoir échappé à la gravité.

Le temps avait passé. Mon père s’était-il lassé de Lenk ? L’accès à la station était-il soudainement devenu un obstacle ? Adieu l’église protestante, au revoir l’hôtel Kreuz… Il y avait eu quelques tentatives pour trouver un remplacement. Etranges séjours à Pontresina, curieuses visites à Saas-Fee, et puis soudainement Wengen était apparu.
Nous n’aurions jamais pu imaginer qu’un tel endroit existe. Nous avions fait le trajet depuis Paris dans la 15 CV Citroën qui avait une odeur si particulière qui flottait juste au-dessus des sièges de velours gris. Nous avions fait un arrêt obligatoire à Besançon, où vivait deux tantes de mon père, Rose et Hélène, que nous rencontrions une fois par an, et qui, mais nous le savions pas, ou ne l’avions pas compris, étaient les sœurs de mon grand-père paternel. La trajet se faisait en une première journée, puis le deuxième jour, on prenait la direction du Jura, avec passage de la frontière dans une petite localité qui se nommait « Les Verrières ». Des hommes en uniforme bleu et pantalon à bande rouge posaient à mon père toutes sortes de questions indiscrètes sur les motifs de son voyage en Suisse, alors que nous, les trois enfants, demandions avec insistance « quand est-ce qu’on arrive ». Du poste frontière, jusqu’à Lauterbrunnen, il devait y avoir deux-cent kilomètres….un petit peu moins de quatre heures de route. Je me souviens très bien de ce jour- là….alors que nous venions de passer Interlaken. J’avais l’impatience chevillée au corps. Autant les heures précédentes m’avaient permis de m’évader dans le rêve, autant j’avais, à ce moment, besoin de courir dans un champs, de crier vers le ciel, de tremper mes mains dans un lac ou une rivière. Et puis, soudainement, au détour d’un virage, alors que nous roulions sur la route de la vallée, l’immense montagne était apparue, avec sa neige éternelle, sa majesté, la blancheur immaculée de sa neige. J’avais ressenti mon premier coup au cœur, l’air m’avait manqué pendant quelques secondes, les mots s’étaient perdus, j’avais l’impression d’avoir reçu un coup à l’estomac. C’était incroyable, cela ne pouvait pas exister, et pourtant. Alors, mon père qui ne parlait jamais, avait simplement dit : « regardez les enfants, c’est la Jungfrau, la « jeune femme » (7), on va bientôt arriver…Je ne tenais pas en place, je n’avais jamais rien vu de tel. Ce n’était pas col de Joux Plane, au-dessus des Gets, ce n’était pas la montagne de Samoens, c’était du jamais vu…J’étais terrassé par le choc visuel, j’étais ébloui…
Nous avions garé la 15CV Citroën sur la parking de la gare de Lauterbrunnen, d’où partait un étrange petit chemin de fer qui grimpait dans la montagne . Deux voitures peintes en vert, une étrange locomotive électrique, toute petite, qui ressemblait à un cube un peu allongé, le tout posé sur une voie étroite qui me faisait penser à mon réseau miniature en échelle « O ». Au milieu de la voie était fixée une sorte de rail crénelé recouvert d’une graisse brune. Nous étions sans mot. « C’est un train à crémaillère » avait alors dit mon père, avant de s’enfermer dans un silence contemplatif. Il m’avait semblé que lui aussi était touché par cette étrange force qui sortait de l’incroyable masse de pierre qui surplombait la gare. A l’heure dite, à la seconde exacte, l’étrange convoi s’était mis en route, et tout à coup le père avait dit : « écoutez bien, vous allez entendre la crémaillère »….Alors nous avions fait silence et tendu l’oreille……quand tout à coup, un claquement sec, suivi du ronronnement régulier du pignon qui mordait dans l’acier, annonça que le petit train commençait à grimper dans la montagne. La fin du voyage était proche. Le jour tombait plus vite que « chez nous ».

C’était une voie unique. Il fallait bien sur un endroit conçu pour que deux trains puissent se croiser. Nous avions regardé avec étonnement le train descendant frôler le nôtre , alors à l’arrêt. Nous n’avions jamais vu cela. C’était difficile à croire .Quinze minutes, vingt peut-être, et le curieux convoi était arrivé dans une gare à flanc de montagne. Nous étions descendu du train et un homme portant, sur une sorte d’ardoise les deux mots « FAMILIE UBERSFELD » attendait près de la sortie de la gare. C’était une sorte de géant qui semblait rempli de bonté. Il s’était adressé à mon père, dans une langue pour nous incompréhensible, puis avait fait un signe de la main, nous invitant à le suivre. Alors, l’un derrière l’autre, nous lui avions emboité le pas jusqu’à une sorte de voiturette électrique dont il avait pris les commande entamant un parcours de quelques centaines de mètres jusqu’au but de notre trajet : l’hôtel Palace Wengen, une vaste structure victorienne qui dominait un peu ce village sans voitures, situé à mi-chemin entre Lauterbrunnen et Kleine Scheidegg.
En voyant l’énorme hôtel, ma mère, qui avait vécu une partie de sa vie dans le cocon d’un environnement colonial (8) avait alors anticipé la présence certaines de « gens bien » parmi les clients de l’établissement, puisque le monde, d’après elle, se divisait en deux catégories de population, les gens bien, et…les autres. Alors, la voiturette s’était arrêté devant une grande double porte, gardée par un portier en haut de forme, et nous étions rentré, pour la première fois, dans un hôtel international quatre étoiles, qui sentait le propre, le beau, le bien et « le riche ».
Le « Palace Hôtel » de Wengen était un lieu privilégié, un refuge d’hiver pour une clientèle avec laquelle nous n’avions, toutefois, rien de commun. Le soir, les capitaines d’industrie, les banquiers, les médecins renommés, les avocats de haut vol, et les inévitables marchands de toutes sortes de chose, à grande échelle, descendaient vers la salle à manger, hommes en smoking, épouses ou maîtresses en robe du soir. Je n’avais jamais vu mon père porter un nœud papillon, ni ma mère dans une robe du soir Jacques Fath. Mon nœud papillon à moi, tenait au cou par un élastique. Ma sœur portait une robe sage, mon frère un blazer qui lui donnait bien l’air du jeune prodige intellectuel qu’il était . Les serveurs étaient Italiens, le personnel d’étage venait souvent de Yougoslavie, un pays qui, selon mon père, « était livré au communisme, sans espoir de s’en débarrasser. »
Au sein de ce noble établissement, comme ailleurs dans le monde, l’argent gérait pas mal de choix. Nos chambres à nous, les enfants, étaient à l’arrière de l’énorme bâtiment, et les fenêtres ouvraient sur la montagne. La chambre des parents, située ,elle, sur le façade avant de l’Hôtel, ouvrait ses croisées sur un petit balcon de bois, face à la Jungfrau. Quand le soleil frappait la façade de l’hôtel, mon père, contemplatif, se mettait sur une chaise longue, et laissait la peau de son visage se cuivrer, ouvrant de temps en temps les yeux pour voir cette Jungfrau si proche, qui le faisait sans doute rêver. Pour protéger l’intimité des clients, les chambres de l’Hôtel Palace étaient munies d’épaisses doubles portes qui filtraient les sons. Chaque soir, nous déposions nos chaussures à l’extérieur de la chambre, et les retrouvions le matin suivant, cirées de frais, par des mains invisibles. A partir de dix sept heures, dans le salon de thé, un orchestre en smoking jouait pour la clientèle Anglaise, des morceaux de musique du répertoire de Victor Sylvester. A l’heure du diner , dans la grande salle à manger, les musiciens se concentraient sur les valses Viennoises. Tout cela donnait à cet établissement un parfum de « luxe » qui nous surprenait. Sur le trajet que nous faisons à pied, pour aller à la gare, et prendre le petit train qui montait vers les pistes, il y avait une patinoire ou la clientèle anglophone, pratiquait le « curling ». J’étais fasciné par les pierres polies en granit qui glissaient sur la glace et atteignaient, parfois, leur cible, un ensemble de cercles de différentes couleur bleu et rouge.
Que ce fût en Bretagne, à Paris, en vacances d’été, ou d’hiver, à Lenk, ou bien à Wengen, je n’avais jamais vu mon père avoir un véritable geste d’affection pour l’un de ses enfants. Nous partions du principe qu’il nous aimait, sans même savoir ce qu’aimer voulait dire. Les séjours à Wengen n’étaient pas fait pour les questions. Le ski passait avant tout, l’étourdissement d’une visite sur le Toit de l’Europe (9) était un passage obligé, avec parfois un gros choc dû au manque d’oxygène. Une journée complète de ski sur les pentes du Männlichen épuisait les muscles, et les chevilles. Nous rentrions en fin de journée avec l’impression d’avoir profité au maximum de ce qui nous était offert.
Nous ne savions pas détecter dans de rares sourires de mon père, ce qui aurait pu nous faire du bien. Même à Wengen, au milieu de gens « de son milieu « , ma mère n’arrivait pas non plus à se défaire de cet espèce de corset qui freinait l’expression de ses sentiments. Au fur et à mesure des Pâques et des Noëls, alors que l’adolescence et les envies de liberté avaient fini par remplacer la nécessaire soumission et les leçons de glisse avec les moniteurs de l’Ecole Suisse de Ski, qui devait faire de moi un nouveau Roger Staub, je m’étais éloigné de cette Jungfrau, qui avait laissé pourtant d’incroyables traces dans ma mémoire, comme , par exemple, l’odeur incroyable et inoubliable du magasin de souvenirs qui sentait le tabac aromatisé, ce même tabac que fumaient les cheminots cantonniers du WAB, (10) que j’avais croisé à la gare, en partant, un jour, pour Eigergletscher. (11)
Je dois te dire encore une chose…
J’avais toujours cru que mon père était indifférent aux animaux. Il n’aurait jamais rendu un regard à un chien, ou bien répondu à la sollicitation d’un chat ; En séjour d’été à Wengen , Il passait devant les vaches des alpages sans même un regard pour ces braves bêtes. Cet homme était un taiseux, vois-tu, un taiseux en souffrance depuis mille-neuf-cent-quarante-trois. Il portait courageusement un fardeau énorme sur ses épaules, un truc qui lui bouffait la vie.
Mais, lui que je pensais hermétique à la vie animale, lui qui n’aurait jamais volé un bonbon Suisse, ou pratiqué une quelconque malhonnêteté , prélevait discrètement, à chaque petit-déjeuner , lors de chaque séjour , plusieurs petits pains, qu’il enveloppait dans une serviette de table blanche et amidonnée. Son trésor dans les bras, Il remontait ensuite dans sa chambre, se rendait sur son balcon, émiettait les pains, et attendait avec patience que des aimables choucas chapardeurs viennent chercher leur pitance . Alors, quand les gentils oiseaux noirs, le bec chargé de mie de pain, s’envolaient en direction de la Jungfrau, un grand sourire passait sur son visage….
Miramas
Octobre 2025
(1) Kleine Scheidegg (la Petite Scheidegg) est un col ferroviaire suisse entre l'Eiger et le Lauberhorn dans l'Oberland bernois à 2 061 m d'altitude. Il est situé à la frontière des communes de Lauterbrunnen (Wengen) et de Grindelwald.
(2) Le suisse allemand , Switzerdeutsch, désigne l'ensemble des dialectes alémaniques parlés en Suisse. Ils sont divisés en trois principaux groupes : le bas alémanique (en), parlé dans la région de Bâle et dans le nord-est du canton de Saint-Gall, le haut alémanique, parlé sur le Plateau suisse, et l'alémanique supérieur (en), parlé dans les Alpes suisses. Généralement, le terme comprend aussi les dialectes du Liechtenstein ainsi que le sud-bavarois, parlé dans la commune de Samnaun, bien que ce dernier ne fasse pas partie du groupe alémanique.
(3) Le Betelberg est un sommet au-dessus de Lenk
(4) Kreuz veut dire Croix en Allemand C’était donc l’Hôtel de la Croix.
(5) Il s’agissait d’un pièce utilisée pour y déposer le matériel de ski des clients.
(6) La Grande Simme naît sur les alpages du Rezliberg, au lieu-dit des Sept fontaines de la Simme (en allemand Siebenbrünnen), où de l'eau jaillit de la montagne. Cette source est alimentée par le glacier de la Plaine Morte et coule sous forme de chutes escarpées dans le Simmental en direction de Lenk, qu'elle traverse avant de partir vers le nord. Elle traverse Sankt Stephan avant d'arriver à Zweisimmen.
(7) Le nom de la Jungfrau — qui signifie littéralement « jeune femme » et qu'on peut également traduire par « vierge » — proviendrait des augustiniennes qui possédaient des alpages au nord-ouest de la montagne. Ceux-ci étaient appelés « monts des vierges » (Jungfrauenberge en allemand) en référence aux nonnes.
(8) Ma mère était née en Egypte, et avait grandi dans l’environnement fermé de la compagnie du Canal de Suez, où travaillait son père.
(9) Le Jungfraujoch est un col entre le Mönch et la Jungfrau dans les Alpes bernoises sur la frontière entre les cantons de Berne et du Valais. C'est le point le plus bas sur l'arête entre le Mönch et la Jungfrau, à 3 463 mètres d'altitude. Il est situé dans le site naturel des Alpes suisses Jungfrau-Aletsch inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001. Il est souvent appelé le « toit de l'Europe » dans les guides touristiques et comprend la station de chemin de fer la plus haute d'Europe. Il héberge également un laboratoire scientifique de haute altitude, ainsi que plusieurs attractions touristiques. L'observatoire du Sphinx, situé sur un éperon rocheux à l'est du col, est le symbole généralement associée au Jungfraujoch ; il propose une plate-forme d'observation ouverte au public ainsi qu'un observatoire scientifique.
(10) WAB : Le Chemin de fer de Wengernalp (en allemand : Wengernalpbahn, WAB) est une entreprise ferroviaire suisse qui exploite un réseau à voie de 0,80 m dans le canton de Berne. La ligne a été mise en exploitation le 20 juin 1893. Le réseau s'étend de Lauterbrunnen à Grindelwald via Wengen et la Petite Scheidegg.
(11)La gare d'Eigergletscher (littéralement en français : « Gare du glacier de l'Eiger ») est une gare ferroviaire suisse située dans le canton de Berne en bordure du domaine skiable de Grindelwald. Elle est située plus précisément sur le territoire de la commune de Lauterbrunnen.
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