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AUF DEM SEE





En m’engageant sur la passerelle en aluminium posée à cheval entre l’embarcadère de Thonon, et le côté bâbord du vénérable vapeur « La Suisse », qui naviguait depuis 1910, j’avais jeté un coup d’œil amusé sur ma montre-bracelet, une relique de marque Altus datant des années cinquante, achetée pour quelques francs, à l’occasion d’un vide grenier, un samedi, à Lyss. Dans deux minutes, le capitaine donnerait l’ordre de départ, le bateau prendrait le cap vers Lausanne, et je savais que cinquante minutes plus tard, j’arriverais sur le vieux port d’Ouchy. Il me faudrait alors franchir, à pied, les quelques mètres entre le port et la « ficelle », ce curieux funiculaire qui débarquait ses passagers pas très loin de la gare des CFF. Du terminus de la ficelle, il me faudrait ensuite un petit quart d’heure pour rejoindre mon domaine silencieux du 14 avenue de l’Eglise-Anglaise, un immeuble neutre habité par des gens ternes, des Suisses sans âme, que je n’avais jamais vu sourire. A 18H40 exactement, le système d’annonce par haut- parleur retentit.

-On s’en va ! annonça dans son micro, le capitaine en bras de chemise, depuis sa passerelle. En contrebas, au niveau des machines, un mécanicien en combinaison au sigle de la CGN, s’approcha d’un tableau électrique, actionna un commutateur, abaissa un levier, ouvrit une vanne, puis, doucement tout d’abord, et de plus en plus rapidement ensuite, les deux embiellages en acier commencèrent leurs rotations.

Je n’avais pas l’âme d’un marin, ni celle d’un mécanicien. Pourquoi aurai-je aimé les navires à vapeur ? Je n’avais aucun cheminot dans ma famille, alors pourquoi aurais-je aimé les trains ? Et pourtant, il me semblait que depuis toujours, trains et bateaux me faisaient vibrer.

J’étais un dilettante de l’aventure, même si à chaque départ en mission, pendant les quarante dernières années, j’avais plus été habité par une excitation intense que par une véritable énergie, pour relier Buenos-Aires et Moscou, Entebbe et Pékin, ou bien Turin et Tel-Aviv. Je n’avais aucun ancêtre navigateur, capitaine au long cours, découvreur de territoire, mais avec les années, et les expériences, j’avais appris à apprécier ces plaisirs intenses que me procuraient la vision de la machine à vapeur d’un bateau, ou celle du long corps d’une locomotive à charbon. Chaque trajet sur le lac me faisait frémir de plaisir, je n’avais pas besoin de la mer de Chine, je pouvais me passer du canal de Suez, j’avais déjà vu cent fois la mer rouge, alors je saisissais des yeux, l’incroyable spectacle des pistons et des embiellages qui faisaient vivre « La Suisse », à chaque fois que ce vénérable bateau traversait le Léman entre Thonon et Lausanne. En fait, le plaisir était triple. Plus qu’un plaisir de gourmand, c’était devenu un plaisir de gourmet. Il y avait le bruit, l’odeur de l’huile chaude, la vision des pièces en mouvement. A chaque traversée, J’avais pris l’habitude de m’asseoir à même le sol du navire, juste devant le bastingage en tube inoxydable, qui séparait le public de la machinerie. Quarante ans auparavant, sur un vieux rafiot qui remontait le Nil, je m’étais endormi, lové dans un rouleau de corde, sur le pont du bateau, bercé par le cliquetis d’une machinerie au moins septantenaire.

Quand je m’étais réveillé de ma sieste improvisée, j’avais compris que je venais de faire une magnifique découverte.


« La Suisse » …


Alors que la majorité des voyageurs se trouvait sur le pont, des passionnés de mécaniques discutaient souvent devant la machinerie. On pouvait entendre de l’Allemand, de l’Anglais, de l’Italien. J’avais même assisté un jour à un échange entre un Russe et un Polonais, parlant chacun dans sa langue, et se comprenant comme si les deux s’étaient exprimés en Espéranto. Vers l’avant, dans la salle à manger, les tables avaient été desservies. L’heure du thé était toujours un succès, avec ses pâtisseries et les théières en métal argenté qui devaient remonter au début du siècle précédent, des théières qui n’avaient jamais vu l’Indochine ou l’Egypte, mais avaient, plus de cent fois, fait le tour du lac. « La Suisse » était un microcosme avec ses codes, son langage, ses odeurs, son bruit de fond. On aurait mangé sur le sol du pont, tellement la propreté était une obsession des officiers de bord. Entre Thonon et Lausanne, je m’étais imposé un petit rituel, celui de faire à chaque traversée, une sorte de bilan. En cinquante minutes, je refaisais ma carrière, je m’inventais des options que je n’avais, hélas, pas choisies en temps et heure, je m’imaginais à des postes directoriaux que j’aurais pu atteindre si seulement….Mais voilà, il y avait eu cette inflexibilité, ce refus de la routine, cette hantise du train-train, cette peur du quotidien lassant….alors je m’étais usé de façon différente, là-bas, plus loin, au bout du monde, pour finalement découvrir que c’était sur un bateau à roues, en plein milieu du Lac Léman, que je me sentais vraiment vivant. Il y avait eu, aussi, Astrid, rencontrée dans un café à Thonon, avec qui j’aurais pu tout recommencer, Helga, le chirurgien attaché à l’hôpital cantonal de Berne, la sage Martine qui m’avait mis en garde…

-Tu finiras seul, avait-elle annoncé un soir que nous étions sortis dîner au restaurant du Montreux Palace, un hôtel Victorien dans lequel je n’aurais jamais eu la possibilité de ne coucher même qu’une nuit au vu des tarifs prohibitifs pratiqués.

Pour les beaux yeux de Magda Bauer, j’avais quitté Interlaken, pour les tresses blondes de Wanda, je m’étais installé à Zweissimen, pour les mains douces de Luzia, j’avais déposé mes valises à Lenk, et parce qu’elle me l’avait demandé, c’est pour Karine que j’avais adopté Lausanne. On y parlait le Français, le Jura, qui m’était cher, n’était pas vraiment loin, et puis un jour, Karine était partie sans donner de nouvelles. Je ne l’avais même pas regretté, pas une larme, pas une interrogation, elle était simplement sortie de ma vie, comme elle y était rentrée. Depuis le début, nous savions tous deux que nous nous étions établis dans une coexistence temporaire, une façon pour l’un comme pour l’autre de vivre quelque chose de léger, sans promesses, sans engagements. Nous avions donc tous deux tenus notre promesse qu’au jour dit, personne ne chercherait à revoir personne, et tout s’était bien passé.

Le vapeur tournait le dos à Thonon. Je m’étais glissé au plus près de la proue, jusqu’à la limite autorisée aux voyageurs de la CGN. Martine avait eu finalement raison, mais je m’étais adapté à cette solitude que je ressentais comme étant, finalement, bienfaisante. J’avais envoyé balader les contraintes, les obligations, les compliments de circonstances, les apitoiements sur notre futur incertain. Curieusement, à chaque fois que je regardais, de loin, le front de lac de Lausanne, j’avais cette incroyable impression de découvrir la « terre promise ».





Cela devait être en 1972, au bout d’un trajet dans le Trans-Europ-Express « Cisalpin », j’avais redécouvert Lausanne. Ce n’était plus la ville de mon enfance, car quinze années s’étaient écoulées, mais les quarante-huit heures passées dans le quartier de Chauderon m’avaient donné envie d’en voir un peu plus. Et puis mon destin s’était tricoté, ma vie s’était bâtie, en passant par des cheminements qui ressemblaient à des scénarios de cinéma, des trames de livres à succès. J’aurais pu choisir de rester sur la 3ème avenue à Manhattan, ou bien continuer de vivre en pointillé à Marina del Rey, dans la petite couronne de Los Angeles. J’aurai aussi bien pu choisir de continuer ma vie dans le duplex en haut d’un immeuble de la rue Hakovshim, dans le sud de Tel-Aviv, mais il y avait cette fibre qui faisait de moi un « Européen » qui ne voulait pas vraiment vivre comme un orphelin de sa terre…Alors il avait fallu faire des compromis, accepter des arbitrages….Pas la France, mais pas loin de la France, et puis il est vrai que cette incroyable Suisse m’avait plu, ce pays dans lequel on pouvait être Italien en début de matinée, Allemand à l’heure du déjeuner, et prendre son apéritif en parlant Romanche. J’y avais accumulé des centaines de souvenirs, des trésors de pièces en chocolat, des visions de cascades de l’Oberland Bernois, de chemins de fer à crémaillère qui grimpaient à l’assaut des montagnes, de cloches de laiton accrochées au cou de vaches brunes et blanche, d’habiles danseurs folklorique qui lançaient en l’air le drapeau de la confédération le jour de la fête nationale…et tout m’était resté, je n’avais rien oublié, même pas les odeurs de la bratwurst de Saint-Gall ou le son aigrelet du Schwyzerörgeli , dans un « weinstube » de Lauterbrunnen.

Le lac Léman me suffisait, maintenant que tout était derrière moi. Parfois, des mouettes se posaient sur l’avant du vapeur, le vent dans les plumes leur donnait un petit air de « loups de mer » et cela me faisait sourire. Cinquante minutes, j’avais cinquante minutes à chaque fois, pour dompter mon esprit, l’empêcher de partir à la dérive, comme il aimait tant le faire…combien de traversées aurait-il fallu pour tirer les enseignements de quarante-trois ans d’errance…soixante voyages, cent-vingt ? Au cent-trente troisième aller-retour, alors que je voyais ressurgir dans ma mémoire une mission particulière qui m’avais amené jusqu’à Moscou, je m’étais interrogé sur le « pourquoi » de ces voyages sur le lac, et j’avais finalement découvert qu’en rétrécissant mon « monde » à la taille d’un navire de soixante-dix huit mètres de long par quatorze mètres de large, là où se trouvaient les roues à aube, cela me sécurisait et me permettait de mettre de l’ordre dans mes pensées. Mon horizon étant limité, j’étais obligé de me concentrer, de canaliser mes pensées. J’avais donc pris l’habitude de l’exercice et à la moindre occasion je prenais « le lac » comme d’autres auraient pris « la mer ». Un voyage à Thonon, une saucisse frite le cœur en bandoulière, un clin d’œil à la Haute-Savoie, un coup de blanc…souvenirs d’il y a longtemps…un coup de corne de brume…vite, c’est « La Suisse » qui revient me chercher pour le dernier retour du jour…alors me voici replongé dans les souvenirs de mon premier voyage…. C’était loin, l’Arabie Saoudite, la solitude m’avait pesé, j’avais failli abandonner, ma lettre était déjà prête : « Monsieur, vous avez bien voulu me donner l’opportunité de …Bla, Bla, Bla… » et puis une fois la lettre manuscrite glissée dans l’enveloppe, je n’avais pas eu le courage de la poster…je m’étais dit, encore un essai, faire encore une tentative, pour ne pas abandonner tout de suite, et puis j’avais eu l’occasion d’aller à Bahreïn, et d’y faire des rencontres. Ensuite il y avait eu les quarante-cinq jours à Djibouti, presque encore sur les traces d’Henry de Monfreid, puis les missions suivantes alors que les expériences s’accumulaient au même rythme que les kilomètres parcourus. La guerre en Angola, les troubles civils en Pologne sous la dictature d’un certain Jaruzelski, les missions de nuit en Irak, les passages au Tchad…quarante-trois ans…cela avait duré quarante-trois ans…Il me semblait avoir usé toutes les fibres de mon corps, épuisé la totalité du registre des émotions, confronté que j’avais été à des situations pour lesquelles je n’étais pas préparé…



Mon premier contact avec l’Inde ? La vision d’une paysanne qui posait culotte sous les fenêtres de l’hôtel Centaure de Calcutta, mon second souvenir, le ramassage aux petites heures, des personnes décédées pendant la nuit sur la route de l’aéroport. Les urgences ? Oui, j’avais connu, la misère ? je m’y étais frotté. Quelle n’avait pas été ma surprise de trouver, dans les rues de Bogota, des gamins de huit ou neuf ans qui vendait de la cocaïne pour rapporter chez eux quelques dollars …J’avais sans doute rencontré plus de pauvreté que vu de richesse. Des aéroports futuristes aux escales mal équipées au milieu de la pampa Vénézuélienne, du bout du monde à son bout opposé, entre les hivers sous les tropiques et les étés près des océans, j’avais construit ma vie en empilant des expériences les unes par-dessus les autres, comme on construit une maison en cube lorsque l’on est enfant et, à force, je m’étais endurci, en faisant semblant de ne pas voir ce qui me dérangeait.

Alors que « La Suisse » atteignait le milieu du lac, les mouettes s’étaient envolées vers le côté Français. Un petit vent malicieux s’était mis à souffler et des nuages gris s’étaient accumulés au-loin, au-dessus des montagnes. Le capitaine avait annoncé que le vapeur allait prendre une trentaine de minutes de retard pour aller au secours d’un groupe de touriste japonais, dont le bateau était tombé en panne à Montreux. Le temps d’un changement de cap et « La Suisse » était noyée sous un grain. L’équipage avait regagné l’intérieur protecteur de sa passerelle, et je m’étais remis à regarder la machinerie, bien à l’abri des éléments. Depuis de longues années, j’avais découvert les vertus des « bruits blancs » : séchoir à cheveux, aspirateur, compresseur à air sur un chantier dans une rue de Paris, ces bruits étaient pour moi devenu comme des adjuvants à la méditation. Au fin fond de l’Arménie, au milieu de l’Afrique, à Riga, Londres ou Berlin, il me suffisait de la fréquence régulière d’un appareil ménager adapté, pour trouver immédiatement un sommeil profond. Mes proches se moquaient de cette manie qu’ils jugeaient bruyante et incompatible avec une bonne qualité de sommeil. Je savais que j’avais raison, et qu’un jour, le moment viendrait de trouver dans les bruits blancs une source de sérénité. Alors que « La Suisse » s’était approché de Montreux en faisant machine arrière, j’avais longuement observé le groupe de touriste, ces japonais disciplinés qui attendaient en faisant la queue, le moment ou la passerelle du bateau toucherait le quai. Il se dégageait du groupe un curieux sentiment de quiétude, et de calme. La pluie d’automne qui continuait à tomber ne semblait poser aucun problème aux touristes Nippons. On pouvait entendre le ronronnement de la machine, la cloche du bord, et soudain, le bateau s’immobilisa. Les japonais mirent le pied sur l’embarcation, dans un ordre et un silence impressionnant, sans bousculade, chaque voyageur montant à bord saluant d’un petit signe de tête, le marin qui se tenait prêt à rattraper celle ou celui qui déraperait du bout du soulier. En voyant ce groupe, le souvenir de m’être perdu dans le métro de Tokyo me revint en mémoire. Sale journée. J’aurais dû rester à l’hôtel, mais j’avais décidé d’aller visiter « Takashimaya », en me disant que cela ressemblerait au « Bon Marché » de Sèvres-Babylone. Funeste erreur…j’avais mis plus de quatre heures pour regagner l’aéroport et mon refuge hôtelier aseptisé…

La pluie s’était calmée, le grain avait continué sa progression, à l’horizon, il restait une culotte de gendarme au milieu des nuages qui se sauvaient vite, vite…

La mi-septembre était déjà passée. En France, les gamins avaient repris l’école, à Lausanne, la marmaille retrouverait les bancs des établissements scolaires le vingt-et-un. Cette période de rentrée était aussi une sorte d’épreuve pour moi, puisqu’elle faisait remonter à la surface le souvenir de tant de fins de vacances, celui des différents lieux de savoir qui m’avait accueilli, mais dans lesquels je n’avais rien appris. A L’automne, les trajets sur le lac se faisaient plus tristes à cause de la pluie qui barrait, bien souvent, le chemin à « La Suisse » ou au « Rhône », et puis, il faut le dire aussi, j’avais un peu épuisé les sujets de réflexion, les introspections sans fin, les dérives émotionnelles. Les visiteurs disparaissaient de Thonon dès le début d’octobre, les mouettes, elles, restaient, promptes à suivre tel ou tel bateau pour récolter un bout de brioche, un morceau de croissant, n’importe quelle parcelle de nourriture tenue au bout des doigts. Combien de fois m’étais-je improvisé « père nourricier » de ces gentils oiseaux, qui savaient, d’un simple regard, attirer la sympathie. Au quarante-cinquième voyage sur le vapeur, je m’étais mis à pratiquer un curieux rituel. J’avais trouvé dans la rampe du bastingage en bois une large fente qui ne pouvait être vue que par-dessous, échappant ainsi à la curiosité des marins, et peut-être même aux coups de pinceau à vernis des rafistolages d’hiver. A chaque traversée, sur une feuille de papier d’un petit carnet que j’avais toujours avec moi, je laissai ma trace sous forme de message, un peu comme le font les juifs pratiquants qui, se rendant au mur occidental à Jérusalem, glissent entre les pierres disjointes, des messages et des prières à l’Eternel. Une ou deux lignes, rien de bien sérieux, une façon, peut-être de laisser un témoignage de mon escapade nautique.

-en route pour Thonon, il est neuf-heures-trente, le pont est plein de givre, 7 janvier ….

-Vivement la semaine prochaine, à Lenk, il me tarde de la revoir, 24 avril …

-Plein de Chinois très bruyants, leur guide porte un parapluie rose comme signe de ralliement…13 juin …


Régulièrement, je récupérais ce qui restait de mes petits papiers, pliés et calés dans l’écorchure du bois, et cela me ramenait un peu en arrière dans le temps. J’en faisais une petite boulette qui se retrouvait rapidement dans l’eau du Léman, le temps de s’en imbiber et de disparaître vers le fond avec les quelques mots hâtivement écrits. Il fallait faire de la place pour de nouvelles pensées, attrapées çà et là, et tu vois, même si je n’ai pas conservé l’essentiel, je n’ai rien oublié de tout ce qui m’a accompagné pendant ces années, au cours de ces voyages. J’ai gardé des points d’attache qui se sont gravés dans le cœur, à défaut de pouvoir l’être dans la chair. Je me souviens de tout, de la blancheur des edelweiss sur les pentes de l’Eiger, du bruit que faisait la crémaillère du petit-train qui montait vers Kleine Scheidegg, de la vue sur la Jungfrau depuis les hauteurs du Männlichen. Je n’ai pas oublié non plus l’odeur de la graisse chaude de « La Suisse », ni celle de la fumée qui sortait par la cheminée. Je me souviens même encore de l’horloge de l’embarcadère d’Ouchy, l’heure c’était l’heure, on partait avec majesté, pluie, neige ou vent, comme si la traversée du lac était aussi importante que la découverte de l’Amérique.

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