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LE BUND

Amos avait tout envoyé balader …Il y avait déjà un moment qu’il savait que ce jour arriverait. Il souhaitait depuis longtemps entrer officiellement en rébellion mais n’avait jamais encore osé tenter ne serait-ce que le premier pas. On ne partait pas en guerre contre le Rabbin Liberman, surtout si ce Rabbin était son propre père…Il anticipait le moment ou il se séparerait pour toujours du « Bekeshe » (A) qu’on lui avait imposé pour les jours de shabbat et du « Rekel » (B) qu’il devait porter en semaine, quand il n’était pas au travail à la Tannerie d’Ephraïm Kukliansky.

Il s’était même dit que s’il n’avait plus jamais porté un « gartel » (C) de sa vie, cela n’avait plus aucune importance maintenant qu’il avait fait son choix

Le matin même, il s'était réveillé encore religieux, un " frum" (1) comme on disait, parfois en se moquant. Tout le monde n’était pas religieux dans cette Russie en mutation

Le soir, il avait coupé ses cheveux, jeté ses vêtements noirs aux orties...Pour son père Avraham et sa mère Mahalia, c'était un jour de deuil devant l’Eternel... Amos avait décidé de se doter d’un autre prénom et de demander aux autres de l’utiliser. Ce serait comme une nouvelle peau, une nouvelle identité. Il fallait fuir la religion. Il lui fallait trouver un prénom qui ne le renvoie pas trop vers la composante cultuelle de son identité. Alors, il avait longuement cherché dans l’incroyable liste des prénoms juifs, dont les quatre cinquièmes avaient, qu’on le veuille ou non, un lien indestructible avec la Torah. Il avait finalement choisi « Ezra », qui voulait dire « aide ». Il avait fui les Michael, Ronia, Qadmiel ou Noadiya qui étaient trop chargés de références religieuses. « Un aidant, je suis un aidant, je vais pouvoir aider l’humanité mieux qu’en restant à prier un dieu qui laisse son peuple se faire jeter des pierres et recevoir des coups de bâtons… »

Il avait annoncé son choix à ses parents. Incroyablement, il avait tout simplement sauté le pas. " Soit maudit devant l'Ineffable" avait hurlé son père en se voilant la face. C'était à Vilna, On était en 1904, Amos Liberman, « Ezra » venait de rejoindre le " Bund" (2) ......

Le rabbin Avraham Liberman, l’érudit successeur du Rabbin Salomon Zalkind Minor, n’avait rien vu venir. Il avait élevé dans l’orthodoxie la plus rigide, les sept enfants que lui avait donné Mahalia Baumgarten. La pieuse épouse, de son côté, avait passé au moins dix-huit- ans de sa vie à tempérer les ardeurs religieuses de son rabbin de mari, expliquant qu’être trop exigeant avec les quatre filles et trop dur avec les trois garçons, n’aiderait pas nécessairement à en faire des « Shayne Yid » (3), des « bons juifs », selon l’expression Yiddish. C’était Amos qui avait été le premier à mettre en doute l’autorité du bon Rabbin. « Six-cent-treize commandements » avait-il dit le jour de ses vingt-ans… « c’est trop, ne compte pas sur moi pour devenir rabbin, ni même continuer dans cette direction. Je veux faire autre chose de ma vie, et en plus de ça, avec 613 commandements par jour à respecter, je n’ai plus le temps de vivre, ou d’être moi-même » … Le Rabbin Liberman avait levé les bras vers le ciel, imploré dieu qu’il veuille bien illuminer l’esprit de son fils Amos, mais dieu était resté muet et avait gardé ses conseils pour une autre occasion… Quand il avait finalement senti que le combat était de toute manière perdu d’avance, le Rabbin avait alors exprimé son désarroi dans son yiddish natal : « dos kind hot farloyrn zeyn sibh – cet enfant a perdu la raison… »

… « Encore tes lectures pernicieuses », avait-il pesté avec de la rage dans la voix… « Ton Marx, là, avec son manifeste communiste, c’est un sans-dieu, un traître au judaïsme, et en plus son ami Engels est Nazaréen, même pas juif… ! (4) …Si le communisme était une bonne chose, dieu aurait déjà permis qu’on le mette en place, non ? »


(La Grande Synagogue de Vilna)

Amos-Ezra avait tenu bon : « dieu est si loin, et les hommes sont si près… » disait-il en guise de justification de ce que son père considérait comme une impardonnable trahison.

La seule chose qu’Ezra avait conservé de ses années d’éducation orthodoxe était une sorte d’amour du prochain, un prochain qu’il était toujours prêt à aider, qu’il fut « shnorrer » (D) sur le parvis, devant la synagogue les vendredi soir et les samedis matin, ou bien camarade de besogne, à la tannerie, qui aurait eu besoin d’un coup de main pour son travail de rivière dans cette Vilnia, le cours d’eau traversait la ville. C’était un affluent du Neris, un sous-affluent du Niémen, une petite rivière de rien-du-tout avec ses quatre-vingt petits kilomètres. On pouvait éventuellement y pêcher quelques carpes qui avaient goût de vase, et que la Rebbetzin (5) transformait en un innommable gefilte fish (6). Pour maintenir les traditions culinaires, elle servait fièrement cette carpe farcie pendant les repas de shabbes, (7) en y ajoutant du raifort rouge pour en masquer le goût trop fort.

Quand on naissait dans une famille de chefs religieux, la logique et la tradition auraient voulu que l’on reste dans le moule, afin que les Rabbins se reproduisent, se clonent, apprennent, génération après génération, à distiller la Torah, à favoriser l’étude des écritures en s’enfermant pendant des heures dans le « pilpoul » (8). Il était dans la nature des choses que ces hommes en route vers une certaine forme de sainteté, passent le restant de leur vie en une existence rigide, craignant dieu, tremblant de n’avoir pas respecté la pratique religieuse du quotidien, risquant d’avoir fauté sur le choix d’un poisson à manger, l’utilisation d’une matière grasse plutôt qu’une autre pour la cuisine, le choix d’un tissu parfaitement casher pour y tailler tel ou tel vêtement, pour la plus grande gloire de dieu. Mais de temps en temps, il fallait bien un enfant rebelle pour faire mentir, justement, les traditions, et en créer de nouvelles. Et puis les temps étaient aux changements pour les juifs…


Le Rabbin Liberman se souvenait encore de ce qui s’était passé en Bessarabie, en avril 1903, il y avait un an à peine… Il avait encore parfaitement en tête comment le journal « New York Times » avait décrit le premier pogrom de Kichinev. Son cousin Mendel lui avait fait parvenir depuis Brooklyn, par le courrier postal, l’article qu’il avait découpé dans le journal New Yorkais. Le Rabbin Liberman avait déplié le morceau de papier imprimé, lu les lignes tragiques et s’était dit qu’il fallait trouver un moyen de partir, une raison de ne pas rester dans ce coin, visiblement oublié du dieu des Israelites. Même s’il ne maîtrisait pas totalement l’Anglais, il avait gardé de son enfance à Hackney, un quartier de Londres où son père était lui-même Rabbin, une connaissance suffisante pour comprendre le sens profond des atroces nouvelles. Il y avait de nouveau des pogroms, on tuait de nouveau des juifs et cette fois-ci, cela se faisait avec l’approbation de l’Eglise Orthodoxe.

Le journal racontait : « Les émeutes anti-juives de Kichinev, Bessarabie, sont pires que ce que le censeur autorisera de publier. Il y a eu un plan bien préparé pour le massacre général des Juifs le jour suivant la Pâques russe. La foule était conduite par des prêtres, et le cri général, « Tuons les Juifs », s'élevait dans toute la ville. Les Juifs furent pris totalement par surprise et furent massacrés comme des moutons. Le nombre de morts s'élève à 120 et les blessés à environ 500. Les scènes d'horreur pendant le massacre sont indescriptibles. Les bébés furent littéralement déchiquetés par la foule frénétique et assoiffée de sang. La police locale ne fit aucune tentative pour arrêter le règne de la terreur. Au coucher du soleil, des piles de cadavres et de blessés jonchaient les rues. Ceux qui purent échapper au massacre se sont sauvés, et la ville est maintenant pratiquement vidée de ses Juifs. »


Le Rabbin Liberman s’était toujours fié à son intuition. Il aimait à croire que les décisions qu’il prenait était probablement inspirées par l’Eternel. Il avait souvent discuté avec ses fidèles à la synagogue de la rue Pylimo « Il y a cet homme, ce juste je crois, qui s’appelle Léon Pinsker…C’est un médecin d’Odessa…il dit que nous devrions songer à retourner chez nous, là où tout a commencé, il a créé un mouvement qui se nomme les Amants de Sion…retourner chez nous, vous rendez-vous compte ? Nous devrions l’écouter, non ? Alors les femmes et les hommes qui constituaient son auditoire s’était écriés : « Mit Got s hilf, mit Got s hilf…avec l’aide de dieu… » et le Rabbin avait alors ajouté : Il y a aussi un autre visionnaire, un certain Theodor Herzl, qui a même fondé une organisation pour acheter des terres là-bas, vers l’est, pas loin de Jérusalem.

Les graines d’un retour à Sion avaient été plantées, il fallait maintenant les arroser…

Amos-Ezra, lui, ne voyait pas pourquoi il devrait partir. Il disait que partir, c’était fuir, ne pas faire face, ne pas combattre cet antisémitisme qui montrait les dents. Le nationalisme juif ? il s’en moquait, il vivait par le Yiddish, pour le Yiddish, il n’avait pas besoin d’émigrer, sa vie était ici et maintenant, pas dans un autre pays… « Les intellectuels comme Pinsker et Herzl se trompent. Ils veulent remplacer des maîtres Russes par des maîtres Ottoman…ce sera encore pire…Il faut rester, lutter, unifier les communautés autour de la langue commune aux juifs de l’Est… »


Son histoire de juif, à lui, se déroulait entre la tannerie Kukliansky, près du Pont Vert de Vilna, et la chambre qu’il louait maintenant chez le Docteur Shabad, un homme bon qui appartenait à l’intelligentsia de la « Jérusalem de Lituanie ». Amos-Ezra avait raconté son histoire de fâcherie avec son Rabbin de père, et le docteur Shabad lui avait offert, pour quelques roubles, une chambre et les repas, une manière pour lui de souscrire à la Tzedaka, (9) une façon de se mettre aussi dans les bonnes grâces de ses patients parmi lesquels se trouvaient beaucoup de tanneurs.

En dehors de raccourcir le trajet entre le domicile et la tannerie, l’autre avantage pour Amos-Ezra d’avoir une chambre chez le docteur Shabad était qu’il pouvait, au quotidien, apercevoir sa fille, la belle Kéziah, (10) dont, se-disait Ezra, la peau avait probablement le parfum du strudel.

Amos-Ezra qui avait presque déjà oublié tout ce qui lui avait été inculqué depuis l’enfance, pensait maintenant comme un laïc, presque comme un athée, comme quelqu’un qui n’aurait jamais fréquenté un quelconque foyer où, en théorie, régnait la seule loi de dieu. Il avait même maintenant réussi à faire oublier son ancien prénom, pour ne garder que celui d’Ezra, qui n’évoquait rien de religieux mais représentait, pour lui, un concept qui le rapprochait des ouvriers en général, et des « bundistes » en particulier. « Aider, il fallait aider les hommes à gagner leur liberté, à conquérir leur dignité » …

En étudiant l’histoire du Bund, Il avait trouvé intéressant que l’un des personnages clés ayant permis la fondation de l’Union Générale des Travailleurs Juifs, se soit appelé Aron Liberman. Il s’était dit : « S’il y a tellement d’hommes aimés, pourquoi y-a-t-il si peu d’amour ? » (11) ?

Pour achever la séparation finalement plus douloureuse qu’il n’aurait pensé, d’avec son « ancien monde », Ezra s’était astreint à remplacer la lecture de la Genèse par celle de l’ « Arbeiterstimme » (12), l’étude de l’Exode par l’analyse des « Ecrits Militaires de Karl Marx et Friedrich Engels », et la dissection systématique du Lévitique, par un regard approfondi et sans complaisance sur « L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'État ». Il avait conservé, dans un coin de sa tête, les Nombres et le Deutéronome en se disant : « qui sait si un jour je n’en aurai pas besoin…il vaut mieux être prudent… »

L’empire Russe avait du sang sur les mains, mais quel empire n’en avait pas ? Que ce soit à l’occasion d’une colonisation, d’une mise au pas, d’une stigmatisation organisée, d’un changement de pouvoir, il semblait que la marche du temps ne pouvait s’accomplir vraiment que s’il il y avait un lot régulier de morts, de martyrs, de malheurs. Il fallait que l’histoire s’écrive avec du sang, des larmes, du plomb, des cordes, des canons.

Il y avait le Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie, il y avait le Bund, les idées des Marx, d’Engels, de Rosa Luxembourg. Il y avait tout à apprendre pour Ezra, qui avait décidé de balayer hors de son esprit, toute cette religiosité qu’il avait engrangée depuis le jour de sa Bar Mitzvah. Il s’était même pris à espérer qu’un jour il ne se souvienne plus ni du miracle de la lampe à huile (13) ni ce celui de la mer rouge, et encore moins du goût des herbes amères…

Ezra souscrivait complètement à un éventuel projet de création d’une nationalité laïque de langue Yiddish. Il se sentait plus à l’aise dans un projet qui lui semblait réaliste, et pouvait bénéficier à des centaines de milliers de juifs d’Europe, qui souhaitaient avant tout vivre en paix. Unifier les travailleurs juifs de l’empire Russe, construire une Russie démocratique et socialiste, attaquer, si nécessaire, le Tsarisme, rien ne choquait Ezra, même pas cette rupture de tradition juive ancrée jusque-là dans les communautés de Russie. Il existait même maintenant une nouvelle forme de « religiosité » qui était en train de supplanter les anciennes croyances. Pour certains, la littérature socialiste était devenue la nouvelle Torah, et l’athéisme était en passe de devenir un article de foi pour lequel certains étaient maintenant prêts à mourir…mais ce qu’Ezra aimait le plus dans sa nouvelle aventure, c’étaient les principes d’égalité entre les hommes et les femmes. Pendant près de vingt ans, on lui avait appris quelle était la place de la femme dans un foyer juif, aujourd’hui, il apprenait quelle serait la place des femmes dans la société que le Bund allait nécessairement aider à mettre en place.

(Le Docteur Tzemach Shabad. Dans cette histoire, ce personnage qui a bien sûr existé, loue une chambre à Ezra qui épousera sa fille avant de partir, avec elle, pour la terre de Sion)

(Dans un " shtetl" de Lituanie...)

Le congrès de 1906 du Bund s’était tenu à Stockholm. Ezra y avait participé en tant que délégué. Une fois encore, il y avait eu des tensions idéologiques entre Julius Martov et un certain Vladimir Ilitch Oulianov. Ezra avait découvert la signification des mots Bolchévik, et Menchévik. Il avait aussi découvert plus tristement, l’existence de ce qu’on appelait pudiquement des tensions « ethniques » Les choses ne s’étaient pas passées comme il l’avait souhaité. D’ailleurs, on passait maintenant beaucoup trop de temps à discuter pour savoir « qui » le Bund allait représenter, si on allait publier des journaux en Yiddish et en Russe, ou seulement en Yiddish…si l’influence du « Bund » devait être concentrée à tel ou tel endroit, et si nécessaire, limitée à tel ou tel corps de métiers…On argumentait ferme sur quelle était la place du Bund à l’intérieur du Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie…

L’Union Générale des Travailleurs Juifs, était en train de perdre de son panache, et Ezra de perdre ses illusions. Alors que les mouvements intellectuels contestataires opposés au régime impérial prenaient de l’ampleur, la police secrète du Tsar, l’Okhrana, de sinistre réputation, échaudée par la « petite révolution » de 1905 (E) , avait, depuis longtemps, infiltré le Bund et Ezra n’avait pas envie de terminer dans les geôles de Nicolas Alexandrovitch Romanov en tant qu’agitateur, militant socialiste, complice de ceux qui menaçaient l’existence même de l’empire et de la famille impériale avec des idées saugrenues de construction d’une société plus juste et d’un monde ouvrier dans lequel chacun pourrait dignement gagner sa vie.


Ezra Liberman n’avait jamais su comment cela s’était passé. Était-ce sa lassitude, était-ce l’odeur de cannelle de la peau de Kéziah, la fille de son logeur, qui lui avait tourné la tête, ou bien l’aimable jeune fille, elle-même, qui avait ravi son intérêt pour l’action militante ? peut-être la solitude des jours de fête, le manque de repas de « shabbes », l’éloignement de sa culture, ou bien plus simplement la réalisation qu’être pleinement juif dépassait largement le simple cadre d’une religion ?


(Immigrants juifs en Palestine au tout début du 20 ème siècle. Les hommes portent le Keffieh. Photo prise aux alentours de 1900/1910)

(Une manifestation du Bund. Ce mouvement sera intégré au Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie)


Il s’était réveillé, un matin, la semaine juste avant Pessah (14) en se disant : « Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais ». Alors, Ezra avait rangé « Le Capital », il avait vendu son exemplaire du « Manifeste du Parti Communiste », rendu à la bibliothèque du Bund « La Lutte des Classes en France », refermé avec un peu de nostalgie « Réforme sociale ou Révolution » de Rosa Luxemburg.

Il était ensuite passé à la tannerie Kukliansky, près de la Vilnia, pour donner son congé et avait couru jusqu’au cabinet du Docteur Tsemakh Shabad pour lui demander la main de Kéziah. « Je ne suis peut-être pas exactement un Shayner Yid » avait-il dit « mais pouvez-vous rêver qu’un de quelqu’un de plus sérieux qu’un fils de Rabbin pour épouser votre fille ? »

Le médecin, estomaqué par la nouvelle, avait eu besoin de quelques instants pour retrouver son souffle. Il avait pris une grande inspiration, et, d’une voix mal assurée, avant demandé : « Mais où irez-vous, et de quoi allez-vous vivre ? »

« Là où nous allons, en terre de Sion » avait alors répondu l’ex Bundiste, « il y a plein de travail puisque tout reste à faire… il parait même qu’un jour, ça deviendra un vrai pays… »


© 2019 Sylvain Ubersfeld pour Histoires Courtes



A. Un Bekeshe ou Beketsche est un long pardessus ou veste, en soie (le plus souvent noir) ou en polyester, que portent à la fois les Juifs hassidiques et certains Juifs Haredi non-hassidiques.

B .Un Rekel est un habit, fait en laine ou en soie, qui est une longue veste croisée, que les Hassidim portent durant la semaine.

C. Un Gartel (yiddish : גאַרטל, « petite ceinture ») est une ceinture portée (généralement mais non exclusivement) par les Hassidim durant les prières. Elle marque la séparation des parties supérieures et inférieures du corps, représentant respectivement l'esprit et le penchant animal. Très religieux, orthodoxe. Les « frum » portent une vêture spécifique qui les distingue au premier coup d’œil des « laïcs » ou des « moins observants ».

D. Dans les communautés Ashkénaze, le « Shnorrer » était un mendiant professionnel qui vivait de la charité publique. Il y en avait au moins un par « shtetl »

E. La révolution russe de 1905 englobe l'ensemble des troubles politiques et sociaux qui agitèrent l'Empire russe en 1905. Elle commença le 9 janvier 1905 (22 janvier 1905 dans le calendrier grégorien), lors du « Dimanche rouge », et aboutit dix mois plus tard à la promesse d'une constitution, le Manifeste d'octobre.

L'évolution économique et sociale du pays avait fait monter les oppositions libérales, démocrates, socialistes et révolutionnaires au régime tsariste. La pétition des travailleurs de Saint-Pétersbourg du 9 janvier 1905 organisée sous la direction de Gueorgui Gapone et qui se termine par la fusillade meurtrière du Dimanche Rouge mit le feu aux poudres. Le régime impérial survécut à cette première attaque d'envergure, mais le mécontentement grandit et l'opposition se radicalisa. La grève générale d'octobre 1905 réussit à faire céder le régime. Une constitution libérale fut octroyée ; mais dans les deux ans qui suivirent, la contre-attaque de Nicolas II réduisait à néant les espoirs soulevés par cette révolution.



  1. Frum = expression Yiddish pour désigner un homme pieux, un religieux…

  2. L’Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie (yiddish : אַלגעמײנער ײדישער אַרבעטער בונד אין ליטע, פוילן און רוסלאַנד algemeyner yidisher arbeter bund in Lite, Poyln un Rusland) ; russe : Всеобщий еврейский рабочий союз в Литве, Польше и России), plus connue comme le Bund (yiddish : בונד, russe : Бунд), est un mouvement socialiste juif créé à la fin du XIXe siècle dans l'Empire russe. Militant pour l’émancipation des travailleurs juifs dans le cadre d’un combat plus général pour le socialisme, il prône le droit des Juifs à constituer une nationalité laïque de langue yiddish. Il s’oppose donc tant au sionisme qu’au bolchevisme dont il critique les tendances centralisatrices. Le mouvement perd la plupart de ses adhérents et de son influence avec la Shoah. Son hymne est le chant « Die Schvue »

  3. Shayner Yid : un « bon juif », c’est une expression yiddish

  4. Une façon spécifiquement « hébraïque » d’appeler les chrétiens. Les Nazaréens sont donc les disciples de Jésus de Nazareth, Yeshoua Ben Yosef.

  5. La femme d’un Rabbin se nomme Rebbetzin

  6. Carpe farcie…c’est une recette typique des communautés Ashkénazes

  7. Expression Yiddish pour désigner le shabbat. Le repas du vendredi soir est en général un peu plus « sophistiqué » que le reste de la semaine

  8. Le pilpoul (dérivé du mot pilpel, « poivron », littéralement « raisonnement aiguisé ») est une méthode introduite vers 1500 en Pologne, qui consiste en une étude systématique du Talmud.

  9. La Tsedaka, Tzedaka, Tsedaqa ou Tzedaqa (prononcer Tzdaqa, en hébreu : צדקה) est le terme hébreu désignant dans le judaïsme le principe religieux de l'aumône. Le radical du mot est le même que dans le terme hébreu désignant la « justice » : צדק (prononcer « Tzèdèq »)

  10. Keziah veut dire « cannelle » en hébreu

  11. Lieberman, -Liebermann, -Libermann ou Liberman est un patronyme d'origine germanique signifiant littéralement l'homme aimé. Son étymologie issue de l'allemand Liebe (« amour ») et sa signification spirituelle en font un patronyme très porté parmi les protestants et les ashkénazes. Aaron Liberman était un des fondateurs des cercles socialistes de Vilna où le Bund a trouvé l’inspiration nécessaire à sa création. Le père d’Ezra était le Rabbin Liberman. Les deux hommes n’étaient pas de la même famille…Il y avait beaucoup de « Liberman »

  12. La Voix du Travailleur était la publication du Bund. Ce journal était réalisé dans la clandestinité. Il est dit souvent que la qualité de ce journal était telle que des militants non juifs, apprenaient le Yiddish pour pouvoir bénéficier de ses informations.

  13. Référence à la fête de Hannoucah (hébreu חג החנוכה Hag HaHanoukka, « Fête de l'Édification » ou « de l'Encénie ») est une fête juive d'institution rabbinique, commémorant la ré inauguration de l'autel des offrandes dans le Second Temple de Jérusalem, lors de son retour au culte judaïque, trois ans après son interdiction par Antiochus IV des Séleucides.

  14. La fête de Pessah célèbre la sortie d'Egypte, la fin de l'esclavage pour les juifs.

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