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LES "QUATRE-QUART"

Crétins de jeunes....! Ils étaient seize, comme quatre fois quatre, et c'était de là d'où venait en fait le nom un peu bizarre de cette petite troupe qui faisait preuve d'un incroyable inventivité quand il s'agissait de faire démarrer un monôme, prendre d'assaut la plateforme d'un autobus ou bloquer pour une durée variable, les portes d'un vieux métro dans une des stations du quartier latin que ce fut "Odéon", "Saint-Michel" ou même "Cité". Deux jours avant, les "quatre-quart" avaient déversé dans la fontaine Saint Michel, dix-sept litres de lessive industrielle, occasionnant ainsi l'intervention des pandores qui avaient voulu savoir qui était responsable de cette action moussante...Bien évidemment, personne n'avait eu cette idée et tout le monde s'était retrouvé au commissariat du Panthéon...


Les "quatre-quart"....en fait, le nom n'était pas si innocent que cela. C'était Clarissa Reverchon qui avait eu l'idée.Une grand tante qui avait connu la belle époque, l'argent facile, et avait vécu de petites escroqueries, avait laissé dans le folklore familial une trace inoubliable. A son époque, ils avaient été également seize, qui s'étaient juré de profiter de la vie au maximum et vivaient souvent sans lois, certainement sans foi, aux dépens de la société et de ceux qui pouvaient payer. Clarissa avait compté les membres de la petite bande "Seize ? comme dans l'histoire de la bande dans ma famille" Alors tout le monde avait approuvé et depuis, on les surnommé les "Quatre-Quart".

Les parents ne savaient rien de tout cela, persuadé que leurs rejetons se fabriquaient à plein temps un futur, sur les bancs de la fac de droit, ceux de la Sorbonne, dans les amphis de l'école de médecine ou dans les ateliers des beaux arts.

Quand les parents s'inquiétaient, les enfants répondaient que le monde était beau, qu'il y avait pour eux plein d'espoir, que leurs avenirs seraient nécessairement brillants, que ceux d'entre eux qui faisaient du droit étaient les futurs Moro-Giafferi, que les autres seraient les Charcot ou les Dupuytren des années à venir, les grands architectes du vingtième siècle et les sages philosophes du siècle prochain. L'un avait dit le " 30" ? l'autre avait répondu, "non,non, pas le trente"....et finalement, ce jour là, c'était bien le "30" qui avait été pris d'assaut, entre le Trocadéro et la Gare de L'Est...

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