L' ordre était venu de très haut! "Robespierre" l'avait décodé,transmis à "Maréchal","Maréchal" l'avait noté sur un bout de papier, apporté à "Belzunce" qui l'avait transmis à "Cocotte", qui était finalement venue rue Guy de la Brosse pour apporter, sous la forme de quelques chiffres et quelques lettres la condamnation à mort de Charles-Henri L.......,un des très proches de Joseph Darnand,une crapule parmi les crapules. Pour "Max", le patron, Charles-Henri L devait disparaître. La résistance avait commencé à le filer le lendemain du jour où l'ordre était arrivé. Trouver son adresse avait été facile.Il avait été simple de le suivre depuis son bureau de Paris.
Charles-Henri L.......était un homme d'habitude,prévisible, rigide,incapable de changer l'heure d'un repas, le moment d'une cigarette,le lieux d'un rendez-vous.Vieux garçon, il avait trouvé dans la guerre et l'occupation une manière bien à lui de réaliser des rêves de pouvoir que sa timidité naturelle l'empêchait de concrétiser dans la vie d'avant Juin quarante.Pour marquer les esprits, "Max" avait demandé que le milicien soit éliminé en public. Une arme de fabrication Tchèque avec un silencieux spécialement adapté étaient arrivée par porteur, emballée dans un potiron en provenance du Loiret. Il ne restait plus qu'à décider quand.
Avenue Niel,dans ce quartier chic ou résidaient de nombreux collabos, Charles-Henri L.......achetait régulièrement le magazine boche "Signal" , un sinistre outil de propagande fondé par le colonel Hasso Von Wedel. Charles-Henri L...passait également sept minutes, chaque Lundi matin, à discuter avec Francois Lorieux, un mutilé de Verdun, qui tenait le kiosque à journaux. Sept minutes, plus qu'il n'en fallait pour que "Pinson" monte sur le trottoir avec sa bicyclette, la pose contre le mur,s'approche du milicien et vide sur lui le chargeur de son pistolet CZ DUO. Le 18 Mai 1943, jour du tirage du gros lot de la Loterie Nationale, Charles-Henri L....... ne serait plus dans la milice.