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DES RONDS DE FUMEE

On était monté dans le marronnier de la cour avec deux cigarettes volées et une boite d’allumette de ménage. Assis sur de grosses branches, sûrs de notre invisibilité, persuadés de notre anonymat, on avait allumé le bout de la clope en faisant comme les adultes et en aspirant un petit peu. Les clopes ? des cylindres de tabac blond en provenance du royaume de Grande-Bretagne, des « State Express » sagement rangées dans une boite métallique de couleur jaune…Dessinée sur la boite, une sorte de couronne entourait le chiffre 555. C’était Anglais…et quand on entendait les parents parler de l’Angleterre avec une grande admiration, on se disait que si c’était Anglais, c’était bien, alors on avait essayé.

(Boite métal, State Express "555", cigarette Blondes Anglaises, on avait fumé dans le marronnier de la cour)


Mais la fumée s’échappant à travers les feuilles du marronnier, nous avait trahi, et l’expérience fut rapidement interrompu jusqu’à un prochain essai dans des circonstances qui ne manqueraient pas d’être encore plus discrètes. On voyait les parents fumer, après le déjeuner, après le dîner, alors on pensait que c’était une bonne expérience et bien évidement, il avait fallu braver l’interdit, puisqu’ un interdit n’a d’intérêt que s’il est effectivement violé… ! Peut-être était-ce même la boite à cigarette elle-même qui nous attirait plus que le tabac ? Il y avait en fait plein de boites avec des noms divers et de jolies impressions sur les emballages : les « Craven A » avec la tête du petit chat, les « Senior Service » qui évoquaient la marine, les Players Navy Cut, pour penser à l’empire Britannique, les Rothmans : sur le paquet on pouvait voir une manche d’uniforme d’un pilote de ligne …Ce futur imaginaire me convenait très bien…


On avait varié un peu les plaisirs : il y avait aussi des cigarettes de couleur que le « Mensch » achetait en Suisse : sur la boite en carton était imprimé une petite palette de couleur. Les filtres était recouvert d’une fine couche de simili or : quand tu le mettais dans la bouche, un peu de peinture se détachait pour se fixer sur les lèvres. Ramenées d’un voyage archéologique en Grèce, il y avait également les cigarettes Papastratos, de forme ovale plutôt que cylindriques, faites de tabac Turc. La boite nous faisait rigoler. Il y avait des inscriptions dans une langue inconnue. Et puis il y avait bien sur les cigarettes « Laurens », une marque que probablement seuls les « bourgeois » devaient connaitre, mais qui étaient absolument infumables.

Nous n’étions pas dans l’habitude de la cigarette, nous étions dans celle du défi, alors de temps en temps, des échantillons étaient prélevés dans les paquets familiaux pour être testés dans la clandestinité. Dans la famille proche, régnaient les Fontenoy, les Marigny, les Gitanes jaunes… La tante Aline et son paquet de Fontenoy, la tante Mireille, sa Renault « 8 » et ses Marigny, l’oncle Roger avec son inévitable paquet de Gitanes, l’autre cousin, Jean, qui ne fumait que des cigarettes « papier maïs ». Curieusement, c’est en premier par le biais de ces paquets de cigarettes que commence toujours, aujourd’hui, la chasse aux souvenirs… « Ah, oui, Aline, tu te rappelles, elle fumait des Fontenoy… des Fontenoy ? t’es sûr ? Ce n’était pas plutôt des Royale, avec un trois-mâts dessiné sur le paquet ?» …

(Royale....une vague allusion à la Marine Nationale...Goût Américain, alors peut être était-ce l'aventure du Marquis de Lafayette qui se lisait en filigrane, dans les volutes de fumée ?)

Au Lycée Montaigne, mon camarade Ducouëdic fume d’étranges cigarettes que l’on achète par paquets de quatre. Ducouëdic est un bosseur, il réussira dans la vie, c’est le seul mec sérieux que je fréquente, les autres sont tous des demis-voyous, des rebelles, des fils de rien. Ducouëdic m’offre souvent une cigarette à la sortie du Lycée, alors que nous traversons la rue Auguste Comte pour marcher au soleil le long de la grille du Luxembourg en direction du Boulevard Saint-Michel. « Avale la fumée » me dit-il, « tu verras, c’est vachement mieux. Je viens de le faire, j’ai eu des éblouissements » …

J’avale la fumée, c’est crade, ça fait tousser, mais bon, si Ducouëdic l’a fait, c’est que ça doit être bien, et je reprends mon autobus « 38 » en route vers Alesia, avec au fond de la gorge le gout amer du goudron. En 1967, Ariel est discrètement mentholée et propose fraîcheur et détente à un aimable jeune couple qui regarde gentiment un étrange petit oiseau. L’imaginaire lié au sexe, à la femme, à l’homme modèle, délivre ses messages subliminaux que j’ai bien sûr hâte d’intégrer dans le fond de mon cerveau. Les publicitaires du tabac sont à l’œuvre et, oui, l’imagerie qu’ils produisent m’enchante véritablement, je suis perméable des neurones, mes yeux sont grand ouvert sur les messages visuels, qui se transforment en pensées secrètes, en visions parfois indécentes, le tout amenant à la disparition de l’argent de poche rapidement transformé en ce que je peux m’offrir, à défaut de piquer dans le stock varié des parents. Quelle marque je fume ? je ne sais pas, je fume dès que l’occasion se présente…une sale habitude ? Non, c’est chié je te dis, c’est marrant….

(Tu fumes la pipe, tu as les femmes à tes genoux.....vrai? ou pas vrai ?)

Pendant cette époque encore « lycéenne », les fumeurs se posent tous la même question : un frère aîné, un cousin plus vieux, un copain plus âgé, fait-il son service militaire ? Si oui, voilà un filon à exploiter puisque dans les casernes, les militaires « touchent » des « troupes », des cigarettes faites d’un tabac qui arrache la gorge mais satisfait ceux d’entre nous qui commencent tout doucement leur cheminement d’accro à « l’herbe à Nicot ». Si tu as de la chance, tu peux mettre la main sur un ou deux paquets au papier couleur bleu délavé, des Gauloises, avec un joli casque sur le paquet pour te rappeler tes origines et le ciel qui te tombera un jour sur la tête.

Sous le paquet, le mot « TROUPE » est clairement visible et dénonce son détenteur comme appartenant volontaire, ou forcé, à la gent militaire. Depuis déjà un bon moment, on fume dès que l’occasion se présente, dans les toilettes, derrière un arbre de la cour de récré, la clope discrètement cachée à l’intérieur de la main mise en forme de coquille. On fume devant les nanas, ces petites minettes acidulées que chacun rêve de tenir près du corps à une « boum » un soir de week-end. On fume parce qu’on trouve ça marrant, on fume par habitude, on fume parce qu’on a vu les pubs pour les clopes, on s’intoxique parce qu’on veut être « encore un homme qui fume Clan », et sur lequel une femme, une vrai, se retournera certainement ! Le cowboy de Marlboro, on s’en fout un peu. « Les blondes, ce n’est pas de vrais cigarettes » …et pourtant, Jéhovah sait si je déteste ces infâmes cylindres de tabac brun, tellement brun qu’il en est presque noir, les Gitanes filtre, les Gitanes sans filtre, les Boyards blancs ou « maïs », ces « super-Gitanes » à l’imposant diamètre.

(Une rouleuse : ça prenait de la place dans la poche arrière...)

Le souci est bien souvent le retour à la maison. Il faut cacher cigarettes et matériel d’allumage de façon à ce qu’il puisse être récupéré le lendemain sans trop de difficulté. J’ai trouvé des « planques » sous le tapis du grand escalier, au dernier étage de l’immeuble. Entre l’épaisse moquette bordeaux tenue à l’escalier par des barres de cuivres que la gardienne astique régulièrement, et le bois de la contre-marche, il y a un espace suffisant pour y cacher tabac, cigarette, allumettes, et même un briquet à essence.

Il suffit le lendemain de récupérer le tout avant de partir au Lycée. Parfois, déception : le matériel tabagique a disparu ! la gardienne, en faisant briller une barre en cuivre, a dû voir le ou les paquets et, à défaut d’en connaitre le propriétaire, a rapatrié le tout vers sa loge. Il est alors hors de question de réclamer quoi que ce soit, au risque d’être identifié comme fumeur, et d’être trahi auprès des parents par un ou une concierge en mal de ragots ou de confidences malintentionnées. « Ah, Madame U. Je ne sais pas si je dois vous le dire, mais j’ai trouvé des paquets de cigarettes sous le tapis pas très loin de votre appartement…votre fils, peut-être ? »

De quoi elle se mêle celle-là ?

(Zu Befehl, Herr Kapitan)

Guerre au Vietnam, explosions contestataires, manifs, syndicats, mouvement ouvrier…bordel…qu’est-ce-que ça fume. Le grand gagnant : l’état. A l’ouvrier, la production nationale distribuée par le SEITA, ce collecteur de taxes qui régente la distribution des cigarettes dans l’hexagone. Gauloise, Léon un p’tit blanc sec… Aux bourgeois, le choix entre les paquets Français, et les tabacs de Virginie, de Turquie, de partout, des trucs plus chers qu’ils peuvent se payer. Aux fils et filles de bourgeois, jeunesse dorée et gâtée qui commence à s’éveiller à la révolte, la pipe pour les uns, des cigarettes blondes pour les unes, des « américaines ou des anglaises », pour les autres. C’est bien, on a chacun ses gouts. Gauloises blondes : la liberté, toujours, indique l’affiche, réalisée avec la validation de l’état : chaque paquet vendu rapporte bien sûr beaucoup d’argent, bien plus que cinquante-pour-cent du prix de vente. Si t’es quelqu’un de bien, tu fumes, comme un acteur, comme un philosophe qui habite Montparnasse, comme un chanteur qui habite Place Dauphine, comme plein de gens que tu admires, comme Albert Camus, même, l’homme de « La Peste ».

Imagine- toi que fumer ta cigarette te fait ressembler un peu plus à un ado en devenir. C’est magique : un petit cylindre de tabac, les filles vont toutes tomber à tes pieds. Les filles n’aiment pas les gamins, elles aiment les hommes, les vrais, ceux justement qui pourront offrir le paquet de clopes autour d’eux en disant : « t’en veux une ? » alors que les autres regarderont ça en disant « Ouah, tu fumes ? tes parents, ils disent rien ? »…

Les filles, elles, regardent bouche bée ces demi-portions d’homme qui savent faire des ronds de fumée en exhalant après avoir tiré sur une « Lucky » ou une « Peter »…Et toi, même si tu te poses pas encore trop de question, tu vois effectivement dans cette cigarette, un point de repère sur cette route vers la liberté et l’état d’homme que tu finiras bien par atteindre…et parmi les justificatifs que tu engranges en prévision des discussions interminables avec les parents, le jour où ils sauront, tu ranges sagement au fond de ta mémoire la liste des grands hommes, des femmes de sciences ou de lettres, toutes et tous fumeurs devant l’éternel : De Gaulle, Churchill, Jo Staline, le président Coty de ton enfance, l’acteur Jean Gabin, le grand Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo….,Georges Brassens, et même le commandant Cousteau, si, si, je l’ai vu……un plein d’arguments qui pourront toujours servir….enfin, tu le crois.

(Les filles, elles aimaient bien les mecs qui savaient faire des ronds de fumée...)

Je suis devenu fumeur par habitude, avant de devenir fumeur par confort, puis fumeur par goût. J’ai même eu la chance de pouvoir expérimenter des cigarettes improbables dans des pays du bout du monde. J’ai trouvé un jour en Somalie un paquet de « Roth Händle » fabriqué dans la Forêt Noire en Allemagne, et en Malaisie, j’ai pu acheter dans un bar un paquet de cigarette Polonaise « Mazurskie » probablement tombé de la poche d’un marin en goguette.

J’ai pris goût au petit tube que l’on allume avec un bout de bois, ou une flamme au gout d’essence, j’ai pris goût à cette première bouffée qui te fais de moins en moins d’effet tout en te dessinant, sans que tu le saches, les contours du piège… J’ai adoré pendant longtemps, savoir que dans ma poche de chemise se trouvait de quoi sacrifier à mon petit rituel : bourrer cette pipe qui, avec moi, traversait le monde d’est en ouest et du nord au sud. J’ai aimé pouvoir résoudre tel ou tel problème en Afrique ou en Europe de l’Est avec des cartouches de cigarettes qui signifiaient beaucoup plus que simplement quelques billets verts glissés discrètement dans une poche. J’ai aimé cette fraternité de fumeurs qui te ferait offrir du feu à ton pire ennemi, ce besoin vital de récupérer un mégot un jour de manque, cette nécessité de tenir entre l’index et le majeur quelques secondes concentrées de voyage sur les nuages de la nicotine toute puissante.

(Gauloises Blondes, la fille est brune, Liberté toujours....ah, oui, c'est une campagne de pub pour le Liban...)


J’ai apprécié cette tranquillité d’esprit que me procurait la vision d’un emballage translucide contenant dix paquets, de quoi tenir quelques jours. Une marque préférée ? Je m’en foutais, c’était selon...Ça dépendait des souvenirs ou des évocations dégagées par le graphisme du dit paquet, de l’emballage, c’était selon les couleurs, selon les moments de ma vie, selon ma perméabilité aux messages des cigarettiers, selon ma faiblesse, selon mon addiction, selon ma boisson, selon l’endroit du monde où j’avais échoué pour quelques heures ou quelques jours, et même parfois selon la « femme du moment » qui partageait ma vie, fumeuse ou non, mais le plus souvent, oui….

« Fumer l’cigare,

« Ah que c’est bon de fumer l’cigare

« Ça me met du vide dans la tête

« J’ai le cerveau comme une » cacahouète… » (*)

(De Haut en Bas; les couleurs de la république.....et du Seita . Fumer, oui , mais Fumer Français...)


« Mesdames, Messieurs, le commandant vient d’autoriser les passagers à fumer en éteignant les panneaux -no smoking-… Nous vous demandons toutefois d’éviter de fumer la pipe ou le cigare ».

C’était juste après le décollage. Une fois les panneaux « no smoking » éteint, les fumeurs se ruaient vers les paquets de cigarettes, battaient briquet ou frottaient allumettes, et la cabine se remplissait rapidement d’une fumée bleutée à l’odeur indéfinissable dans laquelle se mélangeaient les effluves de tabacs du monde entier. Dans les chemins de fer, pas besoin d’attendre que le signal s’éteigne, Il n’y avait pas de signal, il te suffisait de choisir une voiture pour fumeur, et tu retrouvais vite les odeurs familières auxquelles tu t'étais habitué. Au « free shop » des aéroports, des plus grands aux plus humbles, les cartouches de cigarettes encombraient les étagères. On se hâtait de présenter son billet et d’acheter bien moins cher qu’au pays, des tabacs de Virginie ou du Kentucky, des tabacs Chinois, Turcs ou même Français, ce tabac gris et âpre que l’on nommait « Bergerac ».

« Il me reste des clopes ? »

Rapidement, on est dans l’anticipation du manque…il faut avoir ou trouver le débit de tabac « de garde », comme on doit pouvoir trouver rapidement où se trouve la pharmacie également « de garde ». Merde alors aux débitants qui ont l’audace de partir en congé au mois d’Août, t’obligeant à partir à la chasse au paquet de Gauloises ou de Winston, honte aux mercantis qui baissent le rideau de fer en te privant de ton paquet de tabac à pipe.

Bon, tu as fait tes comptes, tu sais que l’état te pique ton blé, et que toutes les raisons lui sont bonnes pour collecter impôts et taxes, alors tu te dis que tu vas faire tes cigarettes tout seul, avec une petite rouleuse en métal, le modèle de base…et puis tu te dis ensuite que tu vas essayer le modèle au-dessus, une boite qui combine un espace pour mettre le tabac et un astucieux mécanisme pour rouler une cigarette en un claquement de doigt et une léchouille sur le bord du papier gommé. C’est bien, mais ça prend de la place dans ta poche arrière alors tu abandonnes l’idée, et tu reviens à tes habitudes premières, la question restant toutefois paquet souple ou paquet-carton ?

Et pendant ce temps-là, le piège que tu t’es construit se referme doucement sur toi et te prive de ta liberté. Dans ta catégorie « fumeur » tu deviens un champion alors que tes pas sur un chemin en côte ou sur une colline se font plus difficiles. « Homme libre, toujours tu chériras la mer » …oui, je la chéris mais je ne suis plus libre puisque je traine avec moi mes cigarettes, une boite à mégots, et que je fume sans plaisir en regardant les non-fumeurs qui sont, eux, les vrais « Hommes Libres », les grands gagnants de la respiration à plein poumons…

(L'embarras du choix, la joie des couleurs, la variété des noms, oui au tabac...)

Le jogging sous les pins avec odeurs de sève obligatoire a déjà disparu de ma mémoire : je ne peux plus courir, je ne peux plus sentir.

Oui, il y a longtemps, j’avais divorcé du tabac et, en me levant à trois heures du matin pour échapper à la foule, je joggais dans les rues de Kowloon, de Lagos, de Boston ou d’ailleurs, avant de rentrer à l’hôtel prendre un petit déjeuner pantagruélique…

Les voyages à Surabaya n’étaient pas complets sans l’acquisition d’un ou deux paquets de cigarettes Kretek au clou de girofle…

Les déplacements en Afrique justifiaient l’achat de « Tusker » ou de « Gold Seal » …

Les passages en Colombie permettaient d’acheter une ou deux cartouches de « Mustang ».

Sur une base de la Royal Air Force, pendant la guerre des Malouines, j’avais même repris goût aux cigares, les infâmes « King Edward » qu’on pouvait acheter peu cher au mess des officiers, faute d’avoir accès aux barreaux de chaise des capitaines d’industrie.

« Merde, il faut aller chercher des clopes » …

Encore dix paquets qui se sont volatilisés…je n’ai même pas eu le plaisir que j’en attendais…la frustration s’installe : comment ? j’achète, je fume, je n’ai rien en échange ? sinon cette vague sécurité au bout des doigts, ce geste « éternel » de tenir dans la main un petit bout de rêve auquel tu donnes toutes les vertus, tellement tu y tiens…

(Camus, Bébel: des fumeurs modèles ? des modèles de fumeurs ?)

Alors, on fait quoi ? On se sépare pour toujours d’avec les « clous de cercueil » ?

Peur de l’inconnu : que serais-je sans toi, petit bout de tabac, toi, geste familier accompli des milliers de fois sans doute, autour d’un verre, devant la vision d’un coucher de soleil, après avoir vaincu le défi du temps, avant de se plonger dans le sommeil, après avoir bu un expresso à Rome, une bière à Cologne, un petit verre de Brennivin à Keflavik, une mauresque à La Seyne-sur-Mer, en pensant aux ouvriers des anciens chantiers navals ?

Et si je franchis le pas, que va-t-il se passer ?

Vais-je devenir fou, agresser mon prochain dans la douleur physique d’un sevrage violent, commettre l’irréparable en m’introduisant dans une veine l’aiguille d’une seringue pleine d’une décoction de nicotine, voler le paquet de cigarette d’un accro au tabac et allumer en même temps la totalité des cigarettes trouvées pour fumer simultanément l’herbe à Nicot des petits cylindres ?


Nom d’une pipe…ça ne se passera pas comme ça….

Curieux…Ça ne se passe pas comme ça...


On dirait que mon corps en a eu assez et a fabriqué son propre patch…

On dirait que ça dure….


Mais pour combien de temps ?


© 2017 Sylvain Ubersfeld pour Histoires d’U

(*) "Fumer le cigare". Chanson d' Eddie Marnay & Emile Stern

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